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Les soft skills : une notion à mieux comprendre

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Les soft skills : une notion à mieux comprendre

Hard skills, soft skills : la langue anglaise foisonne de termes servant à caractériser les habiletés, et les définitions varient selon les sources consultées.  

Mais, à la base, qu’est-ce qu’une habileté? Marie-Claude Gaudet, CRHA, professeure adjointe au Département de gestion des ressources humaines de HEC Montréal, estime qu’elle correspond avant tout à un savoir-agir dans des situations de travail complexes. « Elle est aussi combinatoire, c’est-à-dire une combinaison gagnante de ressources – savoir, savoir-faire et savoir-être », explique-t-elle. De son côté, Françoise Crevier, spécialiste en ingénierie andragogique chez Technologia, mentionne que la compétence n’existe que dans l’action. “Une personne peut avoir tous les savoirs, savoir-faire et savoir-être nécessaires à l'exercice d'une compétence, mais elle n'est compétente qu'au moment où elle met en œuvre ce savoir-agir complexe", dit-elle.  

Dans le monde professionnel, le terme "soft skill" évoque bien plus que de simples compétences relationnelles ; il reflète le savoir-être, les qualités interpersonnelles cruciales dans tout environnement d'affaires. Souvent associées à l'intelligence sociale ou à l'intelligence interpersonnelle, elles ajoutent une certaine valeur bonifiée aux compétences opérationnelles d’un individu au sein d’une organisation. Parlons-en plus en détails.

Soft skills = Habiletés humaines 

“De plus en plus, les anglophones tendent à parler de “competencies” pour désigner les compétences au lieu de “skills”. L’expression “skills”, quant à elle, fait davantage référence aux habiletés”, mentionne Françoise Crevier. Cette dernière mentionne également que le terme “soft skills” est lentement remplacé par l’expression “compétence douce”. En février 2021, Simon Sinek, conférencier renommé et auteur dans les domaines du management et de la motivation, a souligné que les Soft Skills sont avant tout des "Human Skills". Il mentionne également à quel point ces compétences « douces » sont fondamentales pour le bien d’une organisation. Il met en lumière l'importance des conversations difficiles, de la confrontation efficace, de l'écoute, de l'empathie et de la patience. Cela dit, il souligne également que ces qualités humaines sont souvent négligées par les organisations, au détriment du « leadership » qui, selon son point de vue, est un terme bien souvent galvaudé.  

Étant donné leur nature transversale, les soft skills s’appliquent à différents champs de pratique. « Quelques exemples : les compétences relationnelles telles que la communication, le travail d’équipe et la capacité à gérer des conflits, ainsi que les compétences en gestion, comme le leadership ou la capacité d’organisation. Cela recouvre aussi les compétences axées sur le fonctionnement personnel : la gestion de soi, du stress, etc. », détaille Marie-Claude Gaudet, qui ajoute que la définition des soft skills fait toutefois débat du côté des chercheurs en sciences sociales. 

Savoir-être ou ne pas être? 

Contrairement à l'idée reçue, le savoir-être n'est pas une compétence, mais seulement un ingrédient nécessaire à l'exercice d'une compétence. La neuroplasticité du cerveau permet un apprentissage continu, indépendamment du talent initial. Il est important de souligner, d’autre part, que même si nous avons de bonnes dispositions initiales, celles-ci ne donneront pas les résultats escomptés sans y investir du temps et des efforts. Développer son savoir-être est donc un processus qui implique l'exploration de son potentiel, l'adoption d'un état d'esprit ouvert aux apprentissages et une mise en pratique régulière pour créer des habitudes porteuses. En entreprise, la maîtrise de ces habiletés relationnelles permet de devenir maître de ses états émotionnels et de mieux comprendre ses interactions avec autrui. 

Les habiletés nécessaires en contexte de changement 

Dans un contexte de changement, les habiletés relationnelles deviennent essentielles pour favoriser l'adhésion et la collaboration des équipes. Les neurosciences offrent une approche logique et structurée pour décoder les interactions humaines dans ces périodes de transition. « Sans émotion, on ne sait pas comment penser ni comment s’adapter”, disait le Dr Antonio Damasio, un spécialiste de la neurologie comportementale. “Si on veut aider des personnes à prendre de bonnes décisions, il faut nécessairement les aider à reconnaître et à comprendre ce qu’elles ressentent », explique Estelle Morin, professeure titulaire au Département de management de HEC Montréal. 

Pour conclure 

Les neurosciences offrent des perspectives révolutionnaires pour améliorer l'efficacité personnelle et organisationnelle. Mais tout cela prend racine dans la complexité de notre système neuronal. En comprenant mieux le fonctionnement de notre cerveau, nous pouvons développer nos compétences relationnelles et apporter plus d'humanité dans nos relations professionnelles. Il est temps que les entreprises intègrent ces connaissances pour et favoriser un leadership éclairé, empathique et accroître nos manières d’aborder autrui pour mieux travailler ensemble. 

Pour aller plus loin :

Efficacité professionnelle : accroitre sa performance grâce aux neurosciences

 

Sources :

GRILL, Emmanuelle. “Hard skills, soft skills et mad skills, comment s’y retrouver?”, Revue Gestion, 16 mai 2022.
SINEK, Simon. “There’s no such thing as soft skills”, (extrait d’une conférence conférence)
GRILL, Emmanuelle. "Intelligence émotionnelle et empathie : des alliées précieuses en milieu de travail", Revue Gestion, 27 décembre 2022

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