En réponse à la montée de l’intelligence artificielle, les dirigeants commencent à réorganiser les compétences nécessaires au sein de leur bureau afin de valoriser les rôles plus stratégiques de chaque employé. Pendant ce temps, d’autres gestionnaires misent sur l’embauche de talents pour qui l’IA n’a plus de secret afin d’obtenir un avantage compétitif. L’élément que l’on ose peut-être moins aborder, à la lumière du document « Augmented work for an Automated, AI-driven work[1] », est que de nombreuses tâches effectuées aujourd’hui ne seront peut-être plus nécessaires ou utiles dans le monde professionnel de demain. Le rapport mentionne que 44 % des compétences des travailleurs seront obsolètes entre 2023 et 2028. Cela dit, fait intéressant : uniquement 28 % des dirigeants sondés en 2023 ont vraiment réalisé l’impact qu’aura l’intelligence artificielle sur le rôle et les employés de leurs employés.
L’impact de l’IA variera selon les rôles
L’étude mentionne que les postes dits « d’entrée », ayant moins de valeur ajoutée ou se concentrant davantage sur un rôle clérical ou technique seront les plus touchés à hauteur de 75 %. D’autre part, les rôles stratégiques, exécutifs ou touchant les dirigeants seront affectés à une échelle nettement moindre, à 22 %. L’IA peut même contribuer à la gestion des équipes, comme le mentionne le HBR France dans un récent article sur la collaboration entre “l’homme” et “la machine”[2]. Il est toutefois important de mentionner, tel que précisé dans ce rapport, qu’aucun niveau de l’échelle professionnelle sera imperméable à des changements majeurs en raison de l’arrivée de l’IA générative. Soulignons, au passage que L'IA générative est la prochaine étape de l'intelligence artificielle. Vous pouvez l'entraîner à apprendre le langage humain, les langages de programmation, l'art, la chimie, la biologie ou tout autre sujet complexe. Elle réutilise les données d'entraînement pour résoudre de nouveaux problèmes[3].
IBM constate une tendance lourde de la part des dirigeants qui ont tendance à revoir complètement leur modèle d’affaires, devant la montée de l’IA, afin de permettre à l’entreprise de revenir à sa plus simple expression avec un minimum de main-d’œuvre. Ils choisissent ainsi de miser sur l’automatisation des activités qui ne nécessitent plus l’apport d’un être humain.
IBM a identifié 3 volets majeurs sur lesquels les dirigeants doivent se concentrer afin d’automatiser leur modèle d’affaires (autant que possible!) et conserver un avantage concurrentiel :
1/Revoir et transformer les processus
qui, traditionnellement, nécessitaient de la main-d’œuvre sans nécessairement apporter une valeur ajoutée à l’organisation. Ainsi, les rôles et la structure organisationnelle seront revus afin d’accroître la productivité de l’entreprise;
2/Bâtir des liens forts entre l’humain et l’intelligence artificielle,
pour certaines tâches, afin de permettre à la « machine » d’opérer un rôle technique, mais à l’humain de conserver une position stratégique;
3/Investir dans la technologie
dans le but de permettre aux talents de se concentrer sur la génération de revenus et leur avantage compétitif. Il est judicieux de préciser que l’IA elle-même va générer des revenus (et provoquer des économies d’échelle) en améliorant la performance, en diminuant les coûts, en augmentant les cadences, etc.
Pour conclure
Cela peut sembler alarmiste, mais ces changements ne surviendront pas du jour au lendemain. Il faudra du temps aux organisations avant d’effectuer un virage nécessaire pour conserver leur leadership dans le marché concurrentiel. Nous savons que les organisations qui ne s’adapteront pas et ne veilleront pas à investir dans la technologie et l’automatisation feront face à des problématiques majeures au cours des cinq prochaines années, tel que le présente ce rapport.
Soulignons également que l’intelligence artificielle ne rendra pas efficace un processus qui ne l’est déjà pas. IBM propose aux dirigeants de revenir à la base : réfléchir à leur entreprise et leurs activités dans leur plus simple expression afin de ne conserver que les activités à valeur ajoutée. Le reste devra être automatisé au cours des prochaines années. S’ils ne le font pas, leurs compétiteurs le feront à leur place…
Pour aller plus loin :
ChatGPT : outil d'aide à la rédaction[1] IBM. "Augmented work for an Automated, AI-driven work", 2023.
[2] SOULIER, Morgane. HBR France. “Quand les hommes et les machines collaborent pour redefinir le leadership à l’ère de l’IA", 8 novembre 2023.
[3] Amazon Web Services. “Qu’est-ce que l’IA générative”.
Image by pch.vector on Freepik